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Des FNB pour tous les goûts

Avec les années, l'offre de fonds négociés en Bourse (FNB) s'est étoffée. Pour l'année 2011 seulement, le nombre de manufacturiers au Canada est passé de quatre à huit. De quoi constituer des portefeuilles entiers qui ne comportent que des FNB.

Des précurseurs comme Marc Jobin, gestionnaire de portefeuille, et François Beaudoin, directeur du développement des affaires, chez Regar Gestion privée, à Québec, n'ont pas attendu cette explosion de l'offre pour se tourner complètement vers ces instruments. Dès novembre 2000, ils optent pour les FNB pour leurs portefeuilles américains. C'est donc tout naturellement qu'ils font de même en mars 2001, lorsque les FNB percent sur le marché canadien.

«L'avènement des FNB nous a permis d'éliminer entièrement le risque de faillite. Une entreprise pouvait faire faillite, mais son secteur, non. C'était le tournant déterminant de notre gestion de portefeuille vers les FNB de secteur», analyse Marc Jobin.

Les FNB sectoriels permettent au gestionnaire une diversification géographique et lui donnent accès à des secteurs bien précis. Par exemple, les FNB lui permettent de couvrir au maximum le secteur des technologies et offrent une bonne représentation internationale du domaine. «Au Canada, pendant longtemps, notre secteur technologique comportait RIM, Nortel, CGI, etc. Alors que ce dernier rétrécissait à vue d'oeil, nous nous sommes concentrés sur le secteur technologique américain, grâce au Nasdaq», explique le gestionnaire.

Des FNB indiciels

Guy Lalonde, gestionnaire de portefeuille et conseiller en placement de la Financière Banque Nationale, a démarré avec les FNB à son arrivée dans l'entreprise, en 2003. À partir de 2006, ces produits sont devenus presque exclusivement l'outil de gestion de portefeuille de son équipe.

«Notre but est d'offrir un portefeuille très diversifié qui donne accès au bêta de la Bourse. Les FNB permettent d'accéder aux différentes catégories d'actifs de façon diversifiée, mais à bon prix, sans être obligés de payer des frais de gestion de fonds de placement. C'est possible en bâtissant un portefeuille de FNB qui représente toutes les catégories d'actifs avec lesquelles on veut doter le portefeuille, à faibles frais», assure-t-il.

Dans sa stratégie de gestion, Guy Lalonde n'emploie que des FNB indiciels. «Ce qui nous intéresse, c'est la structure de portefeuille et non la sélection. Nous voulons participer aux diverses catégories d'actifs pour diversifier le portefeuille. Nous examinerons donc leur volatilité, la corrélation qui existe entre elles et nous rééquilibrerons le portefeuille au fil des mouvements des différents marchés. C'est une approche non prévisionnelle», dit Guy Lalonde.

Le gestionnaire est favorable à ces produits en raison de leur gestion passive, même si dans les faits, il reste proactif face aux aléas du marché. Dans les marchés volatils des derniers mois, les occasions de rééquilibrage ont été nombreuses, ajoute-t-il.

L'automatisation
Ian Gascon, président de Placements Idema, propose une approche automatisée. Il a développé un outil de gestion accessible aux investisseurs sur le site Internet de sa firme depuis septembre dernier.

«Il s'agit d'offrir aux gens un portefeuille diversifié qui aura le même potentiel de rendement que s'il était composé de fonds communs de placement, mais en utilisant des FNB, en ayant une tarification qui est fixe et non pas un pourcentage des actifs sous gestion», décrit Ian Gascon.

Dans ce système, les clients qui profitent de FNB ont moins de 1 M$ d'actif. Ils peuvent bénéficier d'une offre de produits très diversifiée. «Ceci nous permet facilement d'avoir tous les éléments pour construire un portefeuille diversifié mondialement, selon plusieurs catégories d'actifs, et pas seulement des actions et des obligations. Nous proposons également des obligations corporatives, des obligations gouvernementales, de pacotille, des actions privilégiées, des obligations à rendement réel, etc.», énumère-t-il.

L'étude macroéconomique
«Plus j'utilisais les FNB, plus j'y trouvais des bénéfices pour ma clientèle et pour moi, affirme René Cloutier, gestionnaire de portefeuilles privés chez RBC Dominion Securities. Pour moi, c'est la simplification de la gestion, la transparence, et pour mes clients, c'est plus de rendement et moins de volatilité.»

Ce gestionnaire de portefeuille se considère plus comme un gestionnaire de risques pour ses clients, et comme un répartiteur d'actif plutôt que comme un analyste qui suivra les actions individuelles. Il s'intéresse ainsi aux catégories d'actifs et cherche à savoir si elles sont sous-évaluées ou non.

Tout comme Marc Jobin, René Cloutier procède à des augmentations ou à des diminutions de pourcentage au sein des portefeuilles pour en améliorer le rendement. Contrairement au gestionnaire de Québec, il ne privilégie pas les FNB sectoriels, mais plutôt une démarche macroéconomique pour trouver le produit qui se rapproche le plus de son approche d'investissement.

«Au cours des derniers mois, par exemple, j'ai remarqué que les FNB à dividendes élevés étaient extrêmement alléchants et concurrentiels, et qu'ils rapportaient plus que les obligations, car les taux obligataires sont vraiment bas en ce moment. J'en ai donc profité pour repositionner les portefeuilles dans des actions à dividendes élevés. Je considère que cette tendance prendra de l'ampleur à cause de la volatilité des marchés et des clients qui demandent de plus en plus de revenus. Partant d'une analyse macroéconomique, j'ai diversifié dans différents FNB de dividendes : j'ai pris un FNB américain, deux FNB canadiens et un FNB international», explique René Cloutier.