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Précurseurs dans la stratégie des FNB sectoriels

Fondée en 1997, la firme de gestion de portefeuille de Québec a été l'une des premières à adopter les fonds négociés en Bourse (FNB) sectoriels. REGAR Gestion privée a commencé à les utiliser dès qu'ils ont été disponibles, soit en novembre 2000 dans ses portefeuilles américains, et en mars 2001 dans ses portefeuilles canadiens.

«Nous nous sommes tournés vers les FNB sectoriels parce que nous avons une approche "valeur". Auparavant, nous devions bâtir des portefeuilles en achetant des entreprises que nous jugions sous-évaluées, et nous courions toujours le risque qu'elles aient des problèmes financiers majeurs ou fassent faillite. Les FNB sectoriels nous ont permis d'éliminer ces risques, car nous achetons tout le secteur», explique Marc Jobin, gestionnaire de portefeuilles chez REGAR Gestion privée.

La société est ainsi passée à une approche qui misait sur la sélection de titres FNB sectoriels, tout en conservant une approche valeur. À l'époque, elle se tourne donc vers les iShares et les SPDR, de State Street Global Advisors. Le gestionnaire rencontre alors ses clients individuellement pour leur détailler ce changement, qui est bien accueilli.

Marc Jobin croit en l'économie de marché et il pense qu'elle est en croissance et qu'elle continuera de l'être. «On ne peut pas déterminer à court terme ce que l'économie va faire, pourtant, sur une longue période, je suis sûr que la courbe du graphique de la Bourse sera positive. Cependant, on sait que ce n'est pas statique et que cela va bouger», admet-il.

Pour décrire la façon dont il bâtit le portefeuille de ses clients, Marc Jobin emploie l'image du «moteur économique». Ce dernier est composé de pistons - les secteurs - qui montent et qui descendent. Il en sélectionne cinq qui ne se ressemblent pas et qui ne vont donc pas se comporter de la même manière : l'énergie, les aurifères, les métaux de base, les technologies et la finance.

«Nous prenons des positions différentes dans chaque secteur, selon le profil d'investisseur du client. Nous lui construisons donc son propre moteur avec ces cinq secteurs, mais avant, nous tenterons de savoir si tel ou tel secteur est sous-évalué ou surévalué. J'amène alors la notion de prix par rapport à celle de valeur, en partant du principe que la valeur d'une entreprise diffère de son prix. Le prix est déterminé par la Bourse. Ensuite, j'examine les revenus sur plusieurs années, le flux de trésorerie, le dividende versé, etc., pour déterminer la valeur intrinsèque de l'entreprise.»

Une stratégie qui porte ses fruits
Ce type de gestion du portefeuille s'apparente au modèle RAFI de Research Affiliates, mais elle intègre d'autres critères. Le modèle RAFI pondère les titres du portefeuille à l'aide de quatre mesures financières fondamentales : le total des ventes, le total des flux de trésorerie, le total des dividendes bruts versés et la valeur comptable. Par opposition, les indices traditionnels sont pondérés selon la capitalisation boursière des titres qui les composent.

Au total, environ 300 sociétés cotées en Bourses nord-américaines (Toronto, New York et le Nasdaq) sont réparties dans cinq secteurs choisis par REGAR Gestion privée. Lorsqu'un secteur monte trop, ou au contraire descend trop, Marc Jobin rééquilibre le portefeuille. La gestion est active et le portefeuille est réévalué quotidiennement.

Le gestionnaire ne suit pas la tendance du moment, mais il conserve son approche. Les cinq secteurs choisis comportent des sous-secteurs qui permettent de diversifier le portefeuille. «Par exemple, dans le secteur finance, nous avons opté pour un produit déjà existant, le iShares finance, qui contient des banques et de l'assurance. Nous voulons prendre une position dans l'économie de marché qui soit la plus complète possible, dans des secteurs qui ne se ressemblent pas.»

Dans le portefeuille, le gestionnaire utilise également des FNB à revenu fixe, en se concentrant sur les obligations gouvernementales, en fonction du profil des clients.

Jusqu'à présent, la stratégie d'investissement est rentable. D'après Brockhouse Cooper, REGAR s'est notamment classée parmi les meilleurs gestionnaires du Canada. «On constate que notre stratégie fonctionne bien et que nous sommes parmi les meilleurs gestionnaires en terme de performance sur le moyen et long terme. Quand on compare nos performances à celles des FCP, nous nous retrouvons dans le premier quartile», souligne François Beaudoin, planificateur financier et associé, responsable du développement des affaires chez REGAR Gestion privée.

Des nouvelles ententes
Cette approche permet aujourd'hui à REGAR Gestion privée d'avoir un actif sous gestion d'environ 250 M$ et d'espérer atteindre le seuil de 300 M$ à la fin de l'année. Un chiffre réalisable, étant donné que l'actif est en croissance importante depuis les trois dernières années. «En 2009, il s'est accru de 23 M$ ; en 2010, de 38,5 M$, et en 2011, de 52 M$», souligne-t-il.

D'autant plus que la firme a pris un virage intéressant. «Soixante-cinq représentants en épargne collective font affaire avec nous. Ils nous envoient leurs clients pour que nous gérions les portefeuilles de FNB. Nous avons des ententes avec divers cabinets, car ces représentants veulent développer une clientèle plus haut de gamme avec des gens d'affaires, des professionnels et des gens fortunés, et leurs outils de travail sont des fonds communs de placement (FCP)», explique François Beaudoin.

Or, certains clients ne veulent plus de FCP, et souhaitent une gestion plus individuelle de leur actif. Leurs conseillers peuvent faire affaire avec la firme de Québec pour percer auprès de cette clientèle. Les gestionnaires de REGAR Gestion privée sont rémunérés à honoraires, et ils gèrent des comptes de 100 000 $ et plus.

Les gestionnaires reçoivent les clients recommandés en compagnie de leur conseiller. «Les clients doivent rencontrer l'un de nos gestionnaires, mais ce n'est pas nous qui entretiendrons la relation avec le client, c'est toujours le conseiller. Nous nous chargeons uniquement de la gestion du portefeuille. Les états de compte sont envoyés chez le client, et en copie conforme à son conseiller», précise l'associé.

Ce «partenariat» avec les conseillers est un des axes de développement de l'entreprise, qui souhaite augmenter leur nombre chaque année et ainsi rejoindre 90 conseillers pour le début de 2013. La zone géographique de la firme s'étend également, et elle compte des conseillers dans les régions de Québec et de Montréal.